Essai: 
                Porsche Boxster 2.7l 245cv
                
                «Voilà, tout est en ordre. Normalement, l’essai 
                dure une heure, mais comme on vous connaît, on vous la laisse 
                une de plus. Bon amusement!». C’est par ces mots 
                que le gentil vendeur de chez Porsche m’a remis les clés 
                d’une Porsche Boxster 2,7l gris Atlas, flambant neuve. «Faites 
                attention, elle n’a que… 88 kilomètres!». 
                Effectivement, elle sort du camion!
              Après 
                m’avoir brièvement expliqué les commandes 
                essentielles, que par ailleurs je connaissais déjà, 
                me voilà parti direction… les bouchons. Ce qui me 
                laisse le temps de bien régler la position de conduite, 
                bien soutenu par les sièges sports manuels, proposés 
                en option. Le volant trois branches tombe bien en main, la jante 
                est épaisse et le cuir agréable. Le levier de vitesses 
                de la boîte 5, court et précis, bien que très 
                ferme, rappelle un peu celui des 944, de par sa longueur et sa 
                position. La pédale d’embrayage est d’une course 
                et d’une dureté classique, tout comme l’accélérateur, 
                par contre la pédale de frein est assez ferme. Mais elle 
                se détendra au long de l’essai. A noter que le pédalier 
                est on ne peut mieux adapté au (vrai) talon-pointe, et 
                bien qu’étant plus adepte du «pointe-pointe» 
                dans mon auto, je m’y suis habitué, et chaque rétrogradage 
                s’accompagne systématiquement d’un petit coup 
                de gaz, rien que pour se flatter le pavillon.
              Voilà 
                qui nous amène à l’attraction principale d’une 
                voiture de sport: son moteur!
                Le nouveau 6 cylindres à plat de 245cv, équipé 
                du Variocam Plus (je vous renvoie aux différents magazines 
                spécialisés pour les caractéristiques), est 
                très souple, et prend 7000 tours sans sourciller (le régime 
                maxi est fixé à 7300 tours). D’ailleurs, passé 
                les 4000, la sonorité devient épique, que dis-je, 
                dantesque, cavalcadesque, rageuse, métallique, émouvante, 
                énergique, bref les qualificatifs manquent, et sans exagérer, 
                le son se rapproche tout simplement d’une Supercup, toute 
                proportion gardée. Je n’imagine même pas ce 
                moteur équipé d’un échappement sport 
                ! 
                La poussée est franche, mais les accélérations 
                ne sont pas meilleures qu’avec ma 968CS. La boîte 
                6 (en option) devrait apporter un surplus de sensation, en raccourcissant 
                les rapports. 
                La course à la puissance à tendance à banaliser 
                les «moins de 300cv», et pourtant… 
                Gardons à l’esprit que le «petit» Boxster 
                se situe quand même au niveau d’une 968 ou d’une 
                964, ce qui n’est pas rien!
              Malgré 
                tout, à la décélération, la voiture 
                émet un «Bzzz» plus proche d’un autobus 
                que d’une voiture de sport, et à chaque arrêt, 
                on s’attend à entendre les portes pneumatiques s’ouvrir 
                pour laisser entrer les voyageurs… De l’extérieur, 
                le moteur émettait au ralenti un cliquetis ressemblant 
                étrangement à un bruit de culbuteur mal réglé, 
                pourtant absent des moteurs modernes. Bizarre. De plus, le ralenti 
                est exempt de toute vibration, et on ne l’entend absolument 
                pas. On se surprend donc à regarder le compte-tours pour 
                savoir s’il tourne toujours! 
              La 
                conduite est donc un plaisir de chaque instant, et il est très 
                difficile de rouler tranquillement, lorsqu’on sait qu’on 
                ne pourra pas en profiter des années…Et pour enfoncer 
                le clou, Porsche propose un pack «Sport Chrono», dont 
                la touche «Sport» du tableau de bord agit sur différents 
                paramètres, notamment la suspension lorsque le véhiculé 
                est équipé du PASM (absent sur ce modèle), 
                mais le plus sensible auditivement parlant est la réponse 
                à l’accélérateur, qui rend les montées 
                en régime plus promptes, et rend les talons-pointes encore 
                plus jouissifs.
                On a vite fait de se prendre au jeu, et d’hausser le rythme. 
                Les freinages se font plus tardifs, bien aidé par les disques 
                perforés bien efficaces, les accélérations 
                en sortie de virage plus franche, la tenue de route équilibrée 
                du Boxster permettant «d’envoyer la sauce» convenablement 
                en pleine courbe. A ce moment, un petit sous-virage apparaît, 
                plutôt rassurant pour le conducteur lambda, car peu prononcé. 
                Mais en sortie de rond-point, il est possible de mettre l’auto 
                un peu en dérive.
                
                Etant donné la valeur de l’auto, j’ai résisté 
                sans mal à déconnecter le PSM, et à faire 
                l’idiot sur route ouverte. De plus, ma probité m’empêche 
                de martyriser une auto à peine rodée. Il est temps 
                de calmer le jeu, et de profiter des derniers rayons de soleil. 
                Les remous et les bruits d’air sont assez bien maîtrisés, 
                grâce au saute-vent en verre de série, mais après 
                une heure, dont un peu d’autoroute, le cou réclame 
                un peu d’indulgence. Il ne fait que 20°! Il est donc 
                temps de recapoter, en roulant s’il vous plait, et de voir 
                ce que donne l’insonorisation, ainsi que le bruit du moteur 
                dans l’habitacle. Et bien, c’est encore mieux! Les 
                rugissements ne sont plus couverts par la bise, et l’auto 
                est très silencieuse, ce qui est plus agréable sur 
                autoroute, jusqu’à 185km/h en tout cas. Désolé, 
                je ne suis pas monté plus haut. Le trajet du retour permet 
                d’apprécier la finition impeccable, et de jouer avec 
                le Chrono, un peu inutile sans le PCM, mais rigolo à voir 
                fonctionner. Pour terminer, soulignons que la suspension est ferme, 
                mais suffisamment confortable, y compris sur les pavés. 
                Mais là, la hauteur relativement faible induit que les 
                bavettes de freins et le fond plat touchent de temps à 
                autre.
              Bien 
                qu’ayant été convié à cet essai, 
                Porsche m’a fait un beau cadeau en mon confiant le volant 
                de ce Boxster. En effet, en tant que passionné maladif, 
                chaque minute passée au volant de n’importe quelle 
                Porsche est délectable. C’est donc ravi, mais un 
                peu triste, que j’ai tendu la clé triangulaire au 
                vendeur, qui a bien deviné à ma banane que tout 
                c’était bien passé.
                Dommage, car après seulement 2 heures, j’avais l’impression 
                que c’était la mienne!
              Concernant 
                les photos, vous comprendez que j'ai préféré 
                passer ces deux heures derrière le volant plutôt 
                que mon objectif... Désolé pour la banalité 
                des clichés ;) :